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  • : Nankin en douce
  • : Des mini reportages sur la vie et les gens de la "capitale du sud". En marges de l'actualité brûlante pour faire découvrir une Chine tantôt drôle, tantôt poignante.
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26 juin 2006 1 26 /06 /juin /2006 12:03

Voilà, comme annoncé, le dernier article de Nankin en douce.

Nankin en douce, c’était le désir de donner « en douce », à la dérobée, une image de la douceur de vivre. Je vais attendre de voir ce que Shanghai va m’inspirer. Si Shanghai m’inspire.

Je vous remercie d'avoir lu et, parfois, commenté ce blog. Je vais continuer à lire ceux qui écrivent en ligne, et vous souhaite une bonne route.

 

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25 juin 2006 7 25 /06 /juin /2006 11:47

Ce blog démarra un beau jour de juin 2005. Il s’arrêtera exactement le même jour de l’année 2006. Soit le 26 juin prochain.

Un an d’écriture quasi quotidienne (comme je suis scrupuleux, je tiens à ce qu’il y ait autant d’articles mis en ligne que de jours dans l’année.)

Après cette date, je serai en France pour quelques semaines. Après les vacances, je ne vivrai plus à Nankin. Je serai à Shanghai, en voyage dans une ville immense. Le voyage tranquille dont je parlais dans ce blog l’été dernier.

Les commentaires et les commentateurs ont été très intéressants. Drôles, pertinents, polémiques, rêveurs, je ressens une certaine fierté de les avoir suscités. Que tous ceux qui s’y sont collés se trouvent ici remerciés.

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22 juin 2006 4 22 /06 /juin /2006 14:21
Au moment où le blog s’éteint, il est bon de parler de l’extinction de son auteur aussi. Parfois, les commentaires m’ont donné envie de dire : « Cessez de vous adresser à moi comme si j’étais l’auteur de ces lignes. Cessez de penser que vous savez qui est l’auteur et cessez de vous intéresser à l’auteur. Prenez ces lignes pour ce qu’elles sont : des textes. » Souvent, je me suis fait la réflexion que les gens oublient de lire le texte et passent directement à un jugement, parfois d’ordre moral, qui se fait sur le mode de la conversation.

« La mort de l’auteur », c’est une des intuitions très fortes de Roland Barthes. C’est justement en tant qu’auteur (auteur d’un blog, auteur de cours, auteur de conférences et de textes en tous genres) que je m’intéresse à cette théorie, qui n’en est pas vraiment une. La mort de l’auteur, c’est davantage un programme qu’une prédiction. Le programme d’une pratique de la littérature où le lecteur est aussi actif et créatif que l’auteur. Une vision de l’art où l’on entre dans un rapport intime avec un texte sans se préoccuper de l’auteur car ce qui compte, c’est la rencontre et la production qu’elle génère. C’est une formule à l’emporte-pièce, le genre de formules à la mode dans les années soixante (à la suite de la « mort de Dieu » prophétisée par Nietzsche, Foucault avait lancé l’idée de la « mort de l’homme », etc.) mais qui touche quelque chose de vrai : quand on écrit, c’est en tant que lecteur qu’on le fait, et on n’est pas vraiment maître de ce qui se passe. On n’est pas non plus propriétaire.

En tout cas, chaque fois que j’entends ou lis des commentaires qui expriment leur accord ou leur désaccord avec moi, je pense : il n’y a pas lieu d’être en accord ou en désaccord avec moi car je n’ai rien à voir avec ce qui est écrit.

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20 juin 2006 2 20 /06 /juin /2006 14:25
Aujourd’hui que je suis en France, je tiens à revenir sur la polémique de l’été dernier, au début du blog, concernant les femmes chinoises. Je rappelle que mon texte (Femmes blanches) parlait d’une situation qui n'avait un sens que parce qu'elle était en Chine. Ici, en France, je suis charmé tous les jours par les femmes que je vois dans les rues, sur les terrasses de café, dans les supermarchés, dans les stations services. Si j’étais étranger, je le dis tout de suite, je rêverais de m’installer quelques temps en France. Quelle culture, me dirais-je, quelle civilisation bizarre, et quelles femmes, nom de nom ! Nulle part ailleurs on ne voit une telle classe, un tel charme discret, inconscient de sa beauté.

Le matin, quand je descends de la montagne, (si je descends), et que je prends un café au Vigan, je jubile intérieurement. Voilà le paradis, me dis-je, ce sont ces gens qui profitent d’une mauvaise image à l’étranger pour se délecter au soleil. Ce sont ces femmes qui font des courses sans savoir que leurs gestes de la main me rendent fou d’amour pendant cinq à sept minutes.

Un jour, je poserai mes affaires ici quelques mois, et je ferai un blog intitulé Cévennes.

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19 juin 2006 1 19 /06 /juin /2006 14:23
Ce blog est une tentative immodeste de recherche biblique, rien de moins.

Faire des paradis, c’est certainement une des tâches de l’écrivain postmoderne (et je ne parle pas particulièrement de Philippe Sollers, que je n’aime pas beaucoup.) Ce n’est pas une fuite devant la réalité, ce n’est pas un refus de l’engagement et un refus de la politique, car il s’agit d’expériences très concrètes. Le paradis est un lieu qui provoque chez vous une joie pleine, une jubilation de bébé, un émerveillement qui donne envie de crier, comme au bord du lac des nuages pourpres.

On peut trouver facilement des métaphores d’une vie paradisiaque : souvent il faut de l’eau, une femme, de la nourriture abondante. Etre sur une falaise avec une amoureuse avant qu’elle n’exige de la communication dans le couple (le moment de la communication, c’est le purgatoire, l’enfer commence quand les femmes demandent qu’on les écoute.) Ecouter du reggae dans une voiture qu’on vous prête sur les routes des Cévennes. Se réveiller au milieu des montagnes et attendre qu’on vienne vous chercher.

J’ai voulu faire de Nankin un portrait paradisiaque, selon ma conception du paradis. Une géographie minutieuse et tortueuse, un lac, une rivière et une montagne, des femmes, quelques amis, des festins invraisemblables, des jardins, une langue musicale et cruelle, une forme d’art inexplicable.

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13 juin 2006 2 13 /06 /juin /2006 09:15

Si le philosophe dit que voyager c’est penser, moi je dirais que voyager, c’est presque nécessairement inventer des histoires. Ecrire un récit de voyage, ce n’est pas faire du journalisme, ce n’est pas rendre compte d’une réalité objective, c’est inventer un monde merveilleux en donnant des détails précis de géomètre. Ainsi Marco Polo donne des détails pour aider les futurs commerçants à faire leur chemin en Chine, mais ne peut s’empêcher de laisser son esprit inventer. Ainsi le premier livre de Jean Rolin, Journal de Gand aux Aléoutiennes, qui, presque involontairement nous raconte d’invraisemblables histoires d’animaux et de nègres. C’est dans le voyage que ses histoires ont surgi car, dans le voyage, il y a tellement de choses qu’on ne comprend pas que, pour combler les trous, on invente.

Cela nous ramène à l’essence, si ce n’est à l’origine, de la fiction. Je me souviens que dans un traité de jeunesse, Spinoza a écrit : « L’esprit humain est d’autant plus capable de fiction qu’il perçoit plus de choses et qu’il les comprend moins. » Il ajoute, avec le plus grand sérieux : « Dieu, qui comprend tout, est incapable de fiction. » Heureux profs de philosophie, qui baignez dans ce genre de trucs!


Il n’y a pas que le voyageur qui comprend peu ce qui l’entoure.

Moi-même, quand je vivais en France, mes amis disaient des choses que je leur demandais de répéter. Même mes amis, dans ma langue et à propos de gens que je connaissais, je les percevais et je ne les comprenais pas. Mais, clairement, être en Chine aide à comprendre encore moins de choses et fait de vous une usine de fiction.

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