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  • : Nankin en douce
  • : Des mini reportages sur la vie et les gens de la "capitale du sud". En marges de l'actualité brûlante pour faire découvrir une Chine tantôt drôle, tantôt poignante.
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27 juin 2005 1 27 /06 /juin /2005 00:00

Les Chinois n'ont pas de mots spéciaux pour les prénoms. Ce sont des mots de la langue courante qui, combinés, donnent un nom. Tout n'est pas autorisé, cependant, certains assemblages sont considérés comme farfelus. On passe alors de délicieux moments à se faire expliquer le sens des noms, c'est souvent compliqué ou difficile à traduire. De même, les nouveaux nés restent des jours et des jours sans prénoms. Les parents prennent un long temps de réflexion, ils vivent avec le gamin puis deux caractères apparaîtront. Le dernier dont j'ai entendu parler était un nom composé d'un caractère signifiant « mouillé » et un autre « océan », l'un des deux était aussi l'homonyme du caractère signifiant « chèvre » (le signe astrologique de l'enfant) et l'ensemble du prénom était aussi le nom du deuxième pont enjambant le fleuve Yangtse. Enfin le prénom accolé au nom de famille avait encore une signification, ou une connotation que j'ai oubliée. Il ne faut pas oublier non plus l'importance du son global, bien entendu, et la beauté des idéogrammes, dans le choix des prénoms. C'est donc toute une affaire.


Cela explique pourquoi les Chinois qui prennent un prénom français pour travailler ou pour étudier avec des Français, préfèrent parfois choisir des mots dans le dictionnaire des noms communs. C'est ainsi qu'un étudiant de Nankin s'appelle Aujourd'hui, une autre a voulu s'appeler Charretier, mais son professeur le lui a défendu. Une collègue s'appelle Spring, une autre Didot.


C'est pourquoi Mimique s'est choisi ce prénom. Mimique, il pensait que cela sonnait bien, et puis c'est le théâtre, la mimique, le masque, le fait d'avancer masqué. C'est sympathique à entendre, comme une singerie de bonne humeur. Mais il faut se méfier de cette apparente gaîté, comme Michaux nous y invite : « Visage de gélatine, et tout à coup la gélatine se démasque et il en sort une précipitation de rat. »

Mimique sait jouer des masques, il en change avec la rapidité du théâtre du Sichuan, et son affabilité se transforme en silence. Son sourire en impassibilité.

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