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  • : Nankin en douce
  • : Des mini reportages sur la vie et les gens de la "capitale du sud". En marges de l'actualité brûlante pour faire découvrir une Chine tantôt drôle, tantôt poignante.
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30 décembre 2005 5 30 /12 /décembre /2005 00:00

Avant que la masseuse ne commence à me tripoter les pieds, je la préviens de l’endroit qui me fait mal, quelque part dans la voûte plantaire. Invariablement, la fille tâte et me demande : « Très mal ? » A quoi je réponds : « Non, pas très. Un peu mal. » Elle masse encore un peu, me demande de confirmer si c’est bien là ou là, puis me dit : « C’est le sommeil. Vous avez des problèmes de sommeil. »

 

Ce n’est pas une question, n’est-ce pas, j’ai des problèmes de sommeil. Oui, sans doute un peu, mais pas seulement. Les masseurs ne perçoivent jamais d’autres dysfonctionnements auxquels je fais face de temps en temps. Jamais un mot sur une mégalomanie bonhomme, de passagers délires de persécution, un affaissement de la volonté qui me laisse, par moments, ébahi, hébété, ahuri et abruti au bord de la route. Je passe sur des difficultés existentielles d’ordre structurel, comme mon incapacité à me fixer où que ce soit, mon désir pervers d’être rejeté et haï, agrémenté d’une angoisse d’être rejeté et haï.

 

Alors quoi, des problèmes de sommeil, voilà tout ? On leur apprend quoi, dans leurs écoles de massages ?

Vous me direz que les masseurs connaissent et soulagent des douleurs purement somatiques, et que le voyageur peut se réjouir de n’avoir pas de problèmes plus importants, comme un cœur malade, un cerveau endommagé ou une rate qui se dilate.

 

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