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  • : Nankin en douce
  • : Des mini reportages sur la vie et les gens de la "capitale du sud". En marges de l'actualité brûlante pour faire découvrir une Chine tantôt drôle, tantôt poignante.
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22 avril 2006 6 22 /04 /avril /2006 10:15

A l’occasion d’un concert donné par un harmoniciste célèbre (peut-on être à la fois harmoniciste et célèbre ?), l’alliance française nous invite à retirer des places de concert au secrétariat. Il est possible de retirer deux billets, en garantissant qu’ils seront utilisés.

Une charmante secrétaire s’occupe de moi et de mes billets. Elle me demande combien j’en veux. J’aimerais bien en prendre deux mais pour inviter qui ? Je reste un moment silencieux et je contemple soudain le désert qui m’entoure.

Petite Biche à Pékin, Neige à Xuzhou,  Flore et Min Fei à Shanghai, Zhu Yin et Tao Xiao en France, ma Balinaise à Macao, Mademoiselle Fleuve en vacances, Hirondelle et ma belle employée mariées jusqu’aux dents, toutes les femmes que j’avais approchées se sont manifestement éloignées de moi. Elles ont respecté jusqu’à l’extrême mon désir de solitude, au point de faire de ma vie sentimentale un sanctuaire de souvenirs, où souffle un vent de mauvais augure.

Il ne me reste plus que des étudiantes. Je vais réfléchir à cela mais dans tous les cas, je ne peux pas m’afficher avec une étudiante. En supposant, d’ailleurs, que l’une d’elles accepte mon invitation.

J’irai donc seul au concert. Un homme qui va, seul, écouter un joueur d’harmonica, n’est-ce pas un peu l’image navrante d’une vie sans relief ?

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23 mars 2006 4 23 /03 /mars /2006 00:00

Retourné au Musée du folklore, samedi matin, espérant assister à un spectacle d’ombres chinoises. C’est un rêve que j’ai, les ombres chinoises.

Dans le « Hall des amateurs de théâtre », où j’avais pu profiter d’une répétition de chants de l’opéra de Pékin (voir Le folklore de Nankin), des cithares de plusieurs types remplissent le pavillon. Des guqin sur les tables, des guzheng sur leurs tréteaux. C’est une leçon de musique. Au fond, une petite fille joue avec virtuosité du guzheng. Sur la table, de jeunes femmes apprennent le guqin autour d’un homme. Le seul homme est le professeur.

               

Il n’y aura pas d’ombres chinoises, car une cérémonie de mariage va se tenir dans une chapelle taoïste du musée. Les mariés forcent la porte d’entrée, dans un fracas de percussions, une porte qui était barrée par les gens qui, sans doute, symbolisent une force contraire au mariage, un obstacle à vaincre. Ils sont suivis, les mariés, d’un groupe de fringantes joueuses de tambour aux rutilants habits roses.

                                  

Le boucan de leurs tambours et cymbales ne trouble pas plus que cela les joueuses de guzheng et de guqin. C’est à croire que les Chinois vivent paisiblement avec le bruit.

                                   

Les mariés ont sorti l’artillerie lourde. Cette cérémonie a dû coûter un argent colossal. Ca vous une face formidable. La femme est voilée et suit son mari en tenant une corde nouée en son milieu. Ils entrent dans le pavillon, s’avancent vers l’autel, tandis que les tambourineuses restent au bord, dans la cour intérieure, et font un vacarme assourdissant. Les mariés s’agenouillent, s’arc-boutent, tournicotent et, soudain, le voyageur sent son cœur se serrer. Le mariage, même le mariage des autres, l’oppresse. Il ne voit aucun bonheur, dans cette cérémonie, ni aucune promesse de bonheur. Il n’y voit qu’une insupportable pression mises sur les épaules des mariés. Voilà ce qui vous attend pour toujours : un tapage sans fin, des yeux braqués sur vous, des gens qui attendent de vous quelque chose.

Une heure après le début de la leçon, les joueuses de guqin n’ont pas changé de geste. Le même glissando, répété indéfiniment, jusqu’à ce que le professeur s’en aille. La plus jolie étudiante range son instrument, les autres continuent de s’exercer. Les tambours et les cymbales s’éloignent dans le temps et dans l’espace.

Le voyageur pourrait-il se marier ? Est-ce seulement envisageable, imaginable ? Qui le voyageur pourrait prendre pour femme ? Une voyageuse ? Une étrangère ? Les clichés sont toujours dotés d’un étrange pouvoir de séduction.

                                 

 

 

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26 janvier 2006 4 26 /01 /janvier /2006 00:00

Li Lulu m’avait donné rendez-vous dans un endroit sombre du campus. Elle avait deux tickets de concert pour moi. Elle jouait du violon dans un des deux orchestres qui se produiraient ce soir-là. Elle vint en retard au rendez-vous, les cheveux humides. Elle venait de prendre une douche et de se parfumer les cheveux. Je trouvais cela formidable de se parfumer les cheveux ; ringard mais adorable. « Nous faisons cela pour sentir bien. » Connaissant la culture chinoise comme je la connais, c’est-à-dire intuitivement et approximativement, je pense qu’elle a voulu dire à la fois : « pour sentir bon » et : « pour se sentir bien ».

« -J’espère, dit-elle, qu’une très belle femme vous accompagnera. 

-Il y en aura déjà une très belle qui jouera du violon. » Quel beau parleur je fais, mes aïeux ! Aussi ringard, mais peut-être moins adorable que les cheveux parfumés de Li Lulu.

Je suis allé au concert avec Spring, qui a accepté mon invitation sans être certaine de trouver la musique « intéressante ». Je me suis fringué comme un milord et il m’était doux d’imaginer que, Spring à mon bras, nous formions un couple de demi-dieux sortis d’une série télé.

L’orchestre de Li Lulu joua les tubes attendus, le Nouveau monde de Dvorak, tout ça. Spring trouva cela intéressant, finalement. Li Lulu tournait les pages de la partition du premier violon, et jouait avec plus de sérieux que les autres. Elle se tenait plus droit que les autres, l’oreille droite rouge sang. Elle avait de l’importance dans le groupe, à n’en pas douter. Elle était la deuxième la plus importante, après le premier violon, cela se voyait à son maintien. Elle ne sourit qu’une fois, lorsque le chef d’orchestre lui serra la main.

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4 janvier 2006 3 04 /01 /janvier /2006 00:00

Heureux voyageurs qui posent leurs bagages à Nankin. Tous les vendredi et samedi soir, ils peuvent aller admirer une excellente troupe de chanteurs et d’acteurs de l’opéra traditionnel du Jiangsu. Quand ils ne sont pas en tournée, ils régalent l’assistance de morceaux choisis, dans une petite salle attenante au Palais Chaotian. Le voyageur y goûte un plaisir particulier, en plus de la délectation proprement esthétique : le plaisir de se sentir privilégié, d’être parmi les happy few autorisés à assister à ces performances (ce n’est qu’une sensation car, naturellement, tout le monde y est bienvenue.) Le voyageur a le loisir, pendant une heure et demie, de voir évoluer des artistes de très haut niveau s’exercer pour son bon plaisir, comme s’il était un membre de la famille impériale.

Car c’est un voyage dans le temps que le spectacle vous offre. Vous êtes transporté aux époques des dynasties des Ming et des Qing. Il n’est pas nécessaire de connaître l’histoire de la Chine pour l’apprécier, c’est en réalité le contraire qui se passe : c’est l’opéra lui-même, les voix des chanteurs, leurs gestes millimétrés, la grâce des femmes, l’ambiguïté des hommes, qui font comprendre l’histoire de la Chine au voyageur.

On pourrait dire, en ce cas, qu’assister à l’opéra kun est le complément idéal de la  visite des temples et des palais ; que c’est un accompagnement délicieux de la lecture des classiques ; que c’est une illustration magnifique des théâtres privés en plein air que se faisaient construire les aristocrates. Le voyageur garde à l’esprit ces théâtres de poche et, lorsqu’il voit et entend l’opéra, il est enfin en présence de ce qui s’y déroulait autrefois, il capte le son, les couleurs et les mouvements qui donnaient vie à ces choses qui, sans cela, restent figées comme des ruines. On pourrait dire cela et pourtant, encore une fois, je dirai que c’est le contraire qui est vrai : le plus important, le plus urgent à expérimenter en Chine, c’est l’opéra traditionnel, en complément de quoi il est essentiel de lire les classiques et de visiter les grands sites architecturaux, les jardins et les musées.

 

 

 

 

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2 janvier 2006 1 02 /01 /janvier /2006 00:00

La musique française s’exporte bien, en Chine. On a déjà parlé de l’Hélène d’Hélène, je m’appelle Hélène, mais elle n’est pas seule. Un autre nom illustre des muses hexagonales est ici révéré à l’égal de Mozart et de Berlioz : Richard Clayderman.

Le goût profond des Chinois pour la musique sirupeuse a trouvé en ce divin blondinet un héros de rêve qui s’adresse au cœur de leur âme romantique, qui leur parle de jeunesse éternelle, de beauté évanescente, de vie idéale telle que les nouveaux riches veulent la vivre, cloîtrés dans des résidences de luxe gardées par des statues de Venus et de Jupiter.

Que dis-je, Mozart et Berlioz ? Clayderman est bien plus apprécié qu’eux. Mozart n’est toléré que dans les sonneries de téléphone, ou dans une chanson actuelle d’un groupe de jeunes filles qui se déhanchent en plaquant des paroles sur un remix de la symphonie n°7. Et Berlioz, n’en parlons pas, sa musique et son tempérament sont une insulte à l’idéal de douceur qui s’impose dans tous les lieux publics.

 

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24 octobre 2005 1 24 /10 /octobre /2005 00:00

Le sens moral d’un opéra comme Le Palais éternel mérite d’être pensé. C’est une œuvre de moraliste qui s’adresse directement aux hommes de pouvoir, au cœur même de leurs fêtes et de leurs délices, pour leur rappeler leurs devoirs, leurs responsabilités devant le peuple. Le plaisir, le divertissement de la cour n’éludaient pas les réflexions morales et politiques. Il s’agit, en partie, d’une peinture de la décadence d’un régime, ce que n’était pas la dynastie Qing, au dix-huitième siècle.

Je me demande aussi s’il n’y aurait pas une critique voilée de la dynastie Tang de la part des Qing. Les Tang, c'est l'apogee de la Chine, le classicisme absolu, la plus grande reference culturelle et historique. Les Qing, dont je rappelle qu'ils sont Mandchous, veulent peut-etre rivaliser, ils en ont les moyens. Ils mettent sur scene un empereur Tang faible et incapable pour, tout en s’appropriant la culture et l’histoire chinoise, dire qu’eux sauraient faire durer l’Empire, qu'ils materaient les velleites de revoltes et qu'ils n’oublieraient pas de se surveiller.    

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23 octobre 2005 7 23 /10 /octobre /2005 00:00

Les chanteurs de Kunqu passent du grave à l’aigu avec une facilité d’acrobate. Le partage entre le grave et l’aigu est assez complexe, ça ne recouvre pas une différence de sexe, c’est plus mystérieux que cela.

Quand l’empereur du Palais de la jeunesse éternelle est vieux, au dernier acte, il porte une robe bleue et une barbe blanche, sa voix devient plus dense, plus pleine, allant plus souvent dans les graves. Et même ses notes aiguës sont empreintes de gravité, de solennité. L’ensemble de son chant est grave, alors qu’il ne cesse de chanter avec sa voix de tête. Mais c’est une voix de tête " semi aiguë." Il possède aussi un registre "suraigu" qu’il utilise pour les moments de frayeur, pour faire dresser les cheveux sur la tête.

Une très belle scène le montre en train de dormir. Son général en chef le réveille et une conversation bizarre se tient entre eux. L’empereur décide de faire couper la tête à son général et utilise sa voix suraiguë pour appeler ses gens. Un chant quasi surnaturel qui montre que ce n’était qu’un rêve, et qui figure en même temps le passage du rêve à l’éveil. L’aigu, le suraigu, comme révélateur d’une certaine réalité objective (le rêve, l’éveil) et non seulement comme marque d’une personnalité (jeunesse, féminité, espièglerie.)

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22 octobre 2005 6 22 /10 /octobre /2005 00:00

Dans l’opéra, c’est un triste sire. Il est fade, peu séduisant, il se repose entièrement sur son titre, qui lui est tombé du ciel et qu’il ne mérite en rien. Il n’a rien pour lui, ne sait rien, n’a aucune autorité sur personne, il ne sait que jouir de la mollesse de son existence. A le voir rire bêtement quand la concubine chante un poème de Li Bai, on se dit qu’il n’est même pas capable d’apprécier cette femme à sa juste valeur. 

Il la force à boire, comme le plus rustre des collégiens. Elle, ivre, arrive à chanter avec délicatesse qu’elle marche dans les airs, que lever le bras est un effort trop difficile à accomplir. Cela emporte l’empereur dans un rire aigu, saccadé, perçant, artificiel. Un rire un peu méprisable, à la fois efféminé et infantile.

Quand une rébellion éclate, par sa faute indirecte, à cause de son manque de fermeté, il n’a d’autres choix que de fuir à Chengdu. Sur le chemin, l’armée exige la mort de la concubine, pour une raison obscure. Ils menacent de le tuer, de renverser l’empire, à moins que Yang se suicide. L’empereur tergiverse, il pleure. Il n’a pas la force de la protéger. Elle-même demande à mourir, par amour pour lui et par patriotisme. Pour sauver l’unité de l’état. Il n’est pas long à se laisser gagner par cette idée : « Si elle insiste, je ne peux lui interdire. » Lui, qui ne mérite que des coups de pied au cul, fait le sacrifice d’un des plus rares joyaux de l’humanité, de la manière la plus lâche qui soit : « Qu’on laisse la souveraine faire comme elle le veut. » Il sort en courant. Elle, qui se croit soutenue, lève le visage et découvre avec effroi qu’elle est seule. Elle aurait pu désirer être accompagnée dans la mort par l’homme qu’elle aime.

A partir du moment où sa femme meurt, il commence à prendre un peu d’ampleur. Il chante un long récit du voyage qui le mène à Chengdu. De belles descriptions d’Emei Shan, des montagnes et des déserts qu’il traverse, alternent avec des évocations d’animaux tristes. Cela devient poignant. L’orchestre déroule une musique nomade, errante, nous sommes dans les steppes.

L’empereur est donc loin d’être un héro. Il est vite déchu, remplacé par son fils. Sa seule gloire sera de retrouver sa bien-aimée dans le Palais de la jeunesse éternelle, sa barbe redevenue soudainement noire. Le Palais se situe dans une réalité parallèle, pas vraiment la mort, ni tout à fait un rêve.

 

 

 

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21 octobre 2005 5 21 /10 /octobre /2005 00:00

A la grande époque de Nankin, dans le quartier des plaisirs, autour du temple de Confucius, les courtisanes, les prostituées, avaient un savoir exceptionnel, elles savaient tout faire, chanter, danser, jouer de plusieurs instruments, calligraphier, composer des poèmes et des peintures. Elles étaient des artistes supérieures, dans tous les domaines du corps. L’acte sexuel, on n’en sait rien. Ce que l’on sait, les mille actions délicates d’un préambule infini, c’est la technique d’un art de la lenteur, de l’enveloppement du désir, d’une montée qui semble ne pas avoir de plafond.

La question de savoir si elles étaient libres, ou non, de coucher avec l’homme qui payait, devient secondaire. Est-ce qu’un artiste est jamais libre de ses actes, de toute façon ?

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20 octobre 2005 4 20 /10 /octobre /2005 00:00

L’empereur se choisit une nouvelle concubine. C’est le début de l’opéra et le point de départ de tout un tas de tracas. C’est la femme la plus belle et la plus douée de tout l’empire. C’est assez dire le poids qui pèse sur les épaules de l’actrice qui joue un tel rôle.

Vient, après l’entracte, après deux heures et demie de spectacle, la scène décisive pour ladite actrice. Elle apprend que l’empereur a couché chez une autre concubine, elle part à l’aube lui faire une scène. Scène en trois temps.

Yang, c’est son nom, est toute caressante, doucereuse, elle prend des nouvelles de la santé de son maître. Elle fait un numéro d’enjôleuse très déstabilisant, sa voix est féline, enfantine. Malgré la sonorisation qui crépite par moments, la fragilité de sa voix est gardée. Elle est, par moments, à deux doigts de la rupture, ce qui ajoute une sensation de sanglot, de lamentation. « Longue vie à l’empereur » chante-t-elle ; dans sa bouche, cela devient une parole d’amour singulier.

Deuxième moment, elle soutire de l’empereur l’information qu’il a couché avec une autre. C’est son droit pourtant, mais elle laisse éclater sa colère. L’empereur, après avoir été rassuré, caressé, dorloté, se trouve soudain très emmerdé car, au fond, c’est un être faible. (Non pas comme tous les autres hommes, c’est un homme particulièrement faible.)

Troisième moment, Yang se lance dans un long chant langoureux pour séduire et récupérer les faveurs de l’empereur. Ce fut ahurissant. Je crois n’avoir jamais entendu, sur scène, quelque chose de plus sensuel. J’avais la Chine sous les yeux, le résultat d’un long effort d’une civilisation fascinée par ses femmes pour perfectionner le charme féminin. Nietzsche parle des générations de travail qu’il a fallu pour atteindre les sommets de la beauté et de l’esprit masculins que sont le cinquième siècle grec et le dix-septième siècle français. Dans la Chine où je vis, la province du Jiangsu, une Chine subtropicale, fertile, bénie des dieux, où le plaisir a toujours été partie prenante des travaux et des jours, c’est l’art d’être femme qu’on a développé, patiemment, pendant des siècles. Un raffinement dans l’expression des émotions et des désirs qui est au bord du supportable pour l’esthète contemporain. Les soupirs, les effets de voix soufflée, rappellent tantôt la volupté, tantôt le chagrin, rien n’est plus électrisant pour un homme. Le moindre geste du doigt, la moindre inflexion du pied ou de la tête, tout est maîtrisé dans le but de faire naître soit la concupiscence, soit la commisération. Les Chinois ont découvert l’art des distances parfaites qui communiquent directement aux systèmes nerveux sans passer par l’intelligence. On demande grâce. Sur scène, Yang finit par désarmer et l’empereur et les spectateurs. Tout, on lui accorde tout ce qu’elle veut, pourvu qu’elle cesse un instant. Quand, justement, elle s’assied en silence, l’empereur reprend ses esprits et dit : « Qu’elle est charmante, quand elle se tient coi. »

On sort de là terriblement excité, mais d’une excitation proche de l’énervement de la chair. Une radiation de tout le corps et de l’âme, les nerfs à fleur de peau et les dents serrées.

Je pourrais tomber amoureux, follement, brutalement, d’une chanteuse de Kunqu. Elle pourrait tout changer, en quelques minutes, mettre ma vie entière sens dessus dessous et se l’octroyer sans condition.

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