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  • : Nankin en douce
  • : Des mini reportages sur la vie et les gens de la "capitale du sud". En marges de l'actualité brûlante pour faire découvrir une Chine tantôt drôle, tantôt poignante.
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4 janvier 2006 3 04 /01 /janvier /2006 00:00

Heureux voyageurs qui posent leurs bagages à Nankin. Tous les vendredi et samedi soir, ils peuvent aller admirer une excellente troupe de chanteurs et d’acteurs de l’opéra traditionnel du Jiangsu. Quand ils ne sont pas en tournée, ils régalent l’assistance de morceaux choisis, dans une petite salle attenante au Palais Chaotian. Le voyageur y goûte un plaisir particulier, en plus de la délectation proprement esthétique : le plaisir de se sentir privilégié, d’être parmi les happy few autorisés à assister à ces performances (ce n’est qu’une sensation car, naturellement, tout le monde y est bienvenue.) Le voyageur a le loisir, pendant une heure et demie, de voir évoluer des artistes de très haut niveau s’exercer pour son bon plaisir, comme s’il était un membre de la famille impériale.

Car c’est un voyage dans le temps que le spectacle vous offre. Vous êtes transporté aux époques des dynasties des Ming et des Qing. Il n’est pas nécessaire de connaître l’histoire de la Chine pour l’apprécier, c’est en réalité le contraire qui se passe : c’est l’opéra lui-même, les voix des chanteurs, leurs gestes millimétrés, la grâce des femmes, l’ambiguïté des hommes, qui font comprendre l’histoire de la Chine au voyageur.

On pourrait dire, en ce cas, qu’assister à l’opéra kun est le complément idéal de la  visite des temples et des palais ; que c’est un accompagnement délicieux de la lecture des classiques ; que c’est une illustration magnifique des théâtres privés en plein air que se faisaient construire les aristocrates. Le voyageur garde à l’esprit ces théâtres de poche et, lorsqu’il voit et entend l’opéra, il est enfin en présence de ce qui s’y déroulait autrefois, il capte le son, les couleurs et les mouvements qui donnaient vie à ces choses qui, sans cela, restent figées comme des ruines. On pourrait dire cela et pourtant, encore une fois, je dirai que c’est le contraire qui est vrai : le plus important, le plus urgent à expérimenter en Chine, c’est l’opéra traditionnel, en complément de quoi il est essentiel de lire les classiques et de visiter les grands sites architecturaux, les jardins et les musées.

 

 

 

 

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