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  • : Nankin en douce
  • : Des mini reportages sur la vie et les gens de la "capitale du sud". En marges de l'actualité brûlante pour faire découvrir une Chine tantôt drôle, tantôt poignante.
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28 avril 2006 5 28 /04 /avril /2006 08:46

Je passe de projets complexes et ambitieux à des plans de livres simples, limpides. Après avoir abandonné l’idée d’une correspondance à la Joyce, je me suis dirigé vers une construction élémentaire. Cinq chapitres, cinq femmes. Quatre amoureuses et la mère du narrateur. En plaçant « ma mère » au centre, cela faisait une symétrie parfaite, architecturale.

 

I-              Petite Biche

 

II-         Hirondelle

 

III-    Ma mère

 

IV-         Flore

 

V-              Mademoiselle Fleuve

 

 

Je voyais dans cette structure un cadre hiératique qui était comme les murs d’un jardin chinois. A l’intérieur de chaque chapitre, les textes étaient fragmentaires, vivants et débordants. Ils n’avaient pas à respecter outre mesure, ni à se conformer à la rigueur de la structure. Je comparais ce séquençage à la rythmique autoritaire du Sacre du printemps de Stravinsky, autorisant et même permettant une liberté de ton, une légèreté difficile à faire tenir toute seule.

J’imaginais des fragments de pensées et d’émotions qui pouvaient passer d’un chapitre à l’autre, comme des filles nues et joyeuses qui courent d’une pièce à une autre, mais qui ne seraient ni nues ni joyeuses si elles n’étaient pas à l’abri dans une maison close et bien construites. Le chapitre central, en revanche, consacré à la mère, trônait au centre du jardin, dans un pavillon aménagé à cet effet, et faisait un contrepoint de sagesse à l’agitation des quatre autres.

Ainsi, par petites touches, le livre donnait à voir un territoire, une ville et une population, mais avec quelques femmes en premier plan.

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commentaires

G
Mais oui, dans tous les cas, les textes seront fermes sur eux-memes et entreront en resonnance, merci Ben pour cette belle formule que je m'approprie incontinent. Et pour l'echo, rien de tel que de solides murs. En ceci, s'il fallait comparer avec de la litterature chinoise, ce serait plus proche de Six recits d'une vie flottante qui n'en comporte que quatre (deux ont ete perdus.)<br /> Ceci dit, prends garde a ne pas mettre Au bord de l'eau et Le pavillon rouge, ces deux romans n'ont vraiment rien a voir, si ce n'est leur longueur incroyable. L'un est populaire, l'autre aristocratique, l'un est feminin, l'autre masculin. Ah! Je sens qu'on pourrait passer sa vie avec seulement ces deux romans.
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B
Tu cherches à enfermer ton texte dans une "structure hiératique", pour protéger les jeunes filles en fleur que ta délicatesse ne sarait laisser exposées. Rhabille-les donc et laisse-les vivre leur vie. Pourquoi ne pas essayer l'inverse, une suite ouverte de petits textes fermés sur eux-mêmes et qui entreraient en résonnance? Regarde les romans chinois classiques, comme au bord de l'eau ou le rêve dans le pavillon rouge; une intrigue échevelée  et inachevée, précèdée d'un prologue cosmogonico-métaphorique, qui introduit le thème principal et que tout le récit projette, moyennant quelques transformations formelles, dans un registre narratif. Le prologue est une sorte de blason ou de sceau qui ouvre et clôt le récit en même temps, avant même qu'il n'ait débuté. C'est trés fort, notamment dans le rêve..., paraît-il, moi, bien sûr, je n'en sais rien, je n'ai pas lu.   
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