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  • : Nankin en douce
  • : Des mini reportages sur la vie et les gens de la "capitale du sud". En marges de l'actualité brûlante pour faire découvrir une Chine tantôt drôle, tantôt poignante.
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4 juin 2006 7 04 /06 /juin /2006 05:10

Quel que soit le chemin par où on y débouche, il y a un moment où l’apparition soudaine de l’eau du lac vous ravit le cœur.

Lorsque le voyageur se met à l’eau, un plaisir intime se renouvelle en lui. Tous les nageurs sont dans le même cas. Même au plus haut de l’été, la fraîcheur de l’eau vous saisit totalement. C’est une joie fraîche, un sentiment de bonheur froid, si vous voyez ce que je vux dire. Ca vous impose le silence.

Le voyageur sera toujours surpris par le son du lac. L’espace est comme assourdi, insonorisé. Puis le calme est déchiré fréquemment par des cris, des hurlements, des hululements, des brames sans espoir. Ce sont des cris de santé, des libérations d’énergie, des tentatives de défroisser les cordes vocales, les bronches, les amygdales.

Des hommes et des femmes chantent. C’est le rendez-vous, certains jours, des chanteurs d’opéra. Ils s’exercent sans tout à fait percer le voile de silence qui pèse sur le lac.

Le voyageur, perdu dans les scintillements de l’eau, se retrouve aux débuts de l’humanité, lorsque les hommes quittaient leur sauvagerie avec douleur. Ils criaient de détresse et de volupté. Le voyageur, à côté de sa caméra qui filme des minutes entières des plans fixes du lac, s’attend à voir apparaître des cerfs, des renards et des rhinocéros.

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