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  • : Nankin en douce
  • : Des mini reportages sur la vie et les gens de la "capitale du sud". En marges de l'actualité brûlante pour faire découvrir une Chine tantôt drôle, tantôt poignante.
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13 juillet 2005 3 13 /07 /juillet /2005 00:00

Partir dans des villages lointains et tomber malade, on peut dire que c'est la poisse.
Pourtant, bizarrement, je me sens assez bien, assez content. Les lieux où je loge ne sont pas étrangers à cela. Aujourd'hui, après cinq heures de bus à travers des montagnes et des vallées, on est arriveés à Zhongdian.
Nous avons téléphoné à une auberge mentionnée dans le Routard ou le Lonely Planet, et dont Mimique avait entendu parler. La femme du patron vint nous chercher à la gare routière en voiture, comme des clients de marque, nous qui ne dormons que pour vingt yuans par nuit (deux euros), cette fois dans une chambre spacieuse, propre, avec deux lits assez durs.
Le cadre est magnifique. Un bâtiment en forme de cloître traditionnel, une cour intérieure charmante, remplie de verdure laissée à elle-meme. De ma chambre, par la porte ouverte, je contemple les montagnes qui dépassent les toits de l'auberge. Je pourrais rester là un mois, au bas mot. Le personnel est composé de deux ou trois Tibétaines tres gentilles, âgées de vingt à trente ans. Pour dix yuans, elles nous ont fait un dîner succulent, que je n'ai pu apprécier à sa juste valeur à cause de la fièvre et de ma gorge brûlante. On a mangé en leur compagnie, comme une petite famille. L'une d'elle chante admirablement des airs tibétains qui résonnent dans les chambres, elle a ce visage rond et les joue rouge tels qu'on imagine les Tibétains.
J'ai assisté, en faisant ma toilette, à cet événement exquis qu'est son lavage de cheveux. Une belle vision de soie noire qui, sur un mètre, ondule et tombe en cascade. Sa voix est très douce, elle demande de mes nouvelles chaque fois qu'elle me croise.

Mimique aussi est aux petits soins avec moi. Il ne cesse de me demander si ce n'est pas une "maladie des montagnes". Les gens du Jiangsu sont si peu habitués à la montagne qu'ils pensent qu'être à trois mille mètres d'altitude est dangereux pour la santé. Ce soir, il est revenu de sa promenade nocturne avec un médicament occidental (appelé Gan Kang, curieux nom pour un produit occidental, mais qui contient du paracétamol, ce qui n'est pas sans me rappeler une chanson de Catatonia)  "pour guérir plus vite", dit-il. J'en ai avalé deux tablettes pour guérir encore plus vite.

Lui-même, ce matin, consommait des pilules. "C'est un médicament pour l'été... Pour calmer le feu intérieur." Cela ne s'invente pas : c'était de la poudre de serpent et de tortue. Depuis, je fais mon capricieux : moi aussi je veux manger de la poudre de serpent, ou de yak, ou d'oiseau rapace.

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