Je voudrais réagir aux quelques commentaires qu’a suscité mon article Femmes blanches. Merci, tout d’abord, de vous être exprimé, et d’avoir ouvert un riche débat. Trop riche pour que je puisse reprendre tout ce qui a excité ma réflexion, (car presque tout mériterait qu’on en discute.) Aujourd’hui, je ne discuterai qu’un point.
Ce que Fanette dit de l’attirance des femmes blanches pour les hommes asiatiques, voilà un problème très mystérieux. L’immense majorité des femmes occidentales avouent ne pas être intéressées par les Chinois. Elles les trouvent trop gentils, trop polis, manquant de virilité (ce qui en dit long sur les stéréotypes qui président aux fantasmes de ces femmes.) Une minorité pense, au contraire, que les Chinois sont attirants, mais rien ne se passe entre elles et les hommes en question.
Pourquoi n’y a-t-il pas de couples hommes chinois / femme occidentale ? Il n’y a pas de mariages, pas d’enfants, pas de concubinage, pas d’aventures, pas de passion, pas de sexualité, pas de promenades main dans la main, quasiment pas de flirt et très peu de tentatives réelles de séduction. Il y a certainement des exceptions, mais enfin la réalité est là : les échanges entre hommes d’occident et femmes de Chine sont multiples, variés, ils présentent tous les aspects des relations amoureuses ou sexuelles entre hommes et femmes en général (je dis bien tous : de la prostitution à l’amour platonique et à l’amitié pure et simple, en passant par des histoires d’amour de toutes sortes) ; cependant les échanges entre hommes chinois et femmes d’occident n’existent que dans les fantasmes, les livres et les films.
(Je ne parle que des hommes chinois car je ne connais rien des autres nationalités asiatiques, et uniquement des Chinois de Chine, non des Occidentaux d’origine chinoise, car la culture commune fait passer au second plan la différence ethnique.)
Pourquoi les femmes ne passent-elles pas à l’acte ? Je me le demande et le regrette sincèrement. Cela équilibrerait les choses, rendrait la vie en Chine encore plus joyeuse et serait peut-être une belle étape dans la libération des femmes.
A l’autre bout du problème, on peut se demander : les hommes chinois sont-ils vraiment attirés par les femmes d’occident ? Ils fantasment certainement, mais sont-ils prêts à faire le pas, à apprendre de nouveaux gestes, de nouvelles attitudes, à avoir une relation égalitaire ? Se sentent-ils « à la hauteur », pour reprendre l’expression de Fanette ? Dans tous les cas, ils ne bougent pas et, quand ils parlent de femmes idéales, ils évoquent les Coréennes, voire les Japonaises, car ils les perçoivent comme belles et « traditionnelles ». Une exception, qui n’en est pas une : le succès indéniable des entraîneuses blondes dans les boîtes sordides de province.
Que vienne le temps d’un désir plus mondialisé et mieux réparti.