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  • : Nankin en douce
  • : Des mini reportages sur la vie et les gens de la "capitale du sud". En marges de l'actualité brûlante pour faire découvrir une Chine tantôt drôle, tantôt poignante.
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9 octobre 2005 7 09 /10 /octobre /2005 00:00

 

Si je dis que L’opéra de la lune, de Bi Feiyu, est bien traduit, ça n’a l’air de rien, mais je m’oppose à un paquet de monde. Les gens qui s’y connaissent clament que le traducteur, Claude Payen, travaille beaucoup trop vite et qu’il traduit les livres à la chaîne. Dans certains milieux, on risque de se faire prendre pour un con si l’on dit qu’on aime une de ses traductions.

Bi Feiyu est un jeune romancier de Nankin, au succès considérable, en Chine et dans le monde. Il écrit des histoires dont les héros sont des femmes. Je tiens Trois sœurs pour son meilleur livre, et une vraie réussite de traduction de la part de Claude Payen. Le style est enlevé, drôle et pathétique à la fois, « truculent » comme le dit la quatrième de couverture (Picquier ed.) En plus d’être un écrivain intéressant, Bi Feiyu est un athlète. On dit qu’il fait de la musculation et, de fait, il était increvable dans la Montagne Pourpre et Or. Il faisait en sorte que les autres écrivains ne s’égarent pas et que le groupe soit à l’heure aux différents lieux de rendez-vous. Il faisait le sale boulot, lui qui aurait pu jouer la carte de l’indifférence et des palabres à l’ombre des arbres.

En bon Chinois, il nous indiquait ce qui ne valait pas la peine d’être visité, des sculptures de chameaux et d’animaux légendaires du quatorzième siècle, par exemple. Là, c’est moi qui suis en défaut : après plus d’un an de vie à Nankin, je n’ai toujours pas saisi ce qui intéresse les Chinois.

Gros bras et joli cœur, il entreprend aisément une jeune photographe éminemment sexy. Elle-même possédée par la rage de plaire, frottant ses jambes nues à qui ne le demandait pas, elle n’allait pas finir dans son lit mais les contacts étaient pris.

L’extrait choisi par Philippe Forest raconte l’histoire d’une fille qui décide de se suicider. Elle est si avancée dans sa décision qu’elle se sent déjà morte et, ses problèmes de vivante quasi évanouis, elle reprend goût aux choses simples de  vie et finalement oublie la raison pour laquelle elle voulait mette fin à ses jours. Comme souvent chez Bi Feiyu, c’est bien écrit, comique et vrai.

 

 

Sur l’estrade, il a fait beaucoup rire le public, composé majoritairement de filles nankinoises, en disant qu’il aimait les femmes, que c’était normal qu’un homme aime les femmes. Les Français, en revanche, restaient de marbre. Là encore - est-ce un problème de traduction ou de différence culturelle ?- on ne se comprenait pas, on ne se rencontrait pas.    

 

 

 

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