Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Nankin en douce
  • : Des mini reportages sur la vie et les gens de la "capitale du sud". En marges de l'actualité brûlante pour faire découvrir une Chine tantôt drôle, tantôt poignante.
  • Contact

Rechercher

Archives

18 juin 2006 7 18 /06 /juin /2006 14:22
Plus que les merveilles, le voyageur cherche le paradis sur terre. C’est la raison pour laquelle je ne serai jamais loin des chrétiens et jamais trop proche de ceux qui ne sont pas judéo-chrétiens. Avoir imaginé un paradis, sur terre, l’avoir narré, l’avoir décrit, avoir fondé une mythologie sur cette réalité archaïque, ça me parle incomparablement plus que toutes les autres mythologies, qu’elles soient chinoises ou européennes. J’ai même du mal à me représenter une civilisation qui ne soit pas bercée par des histoires de bonheur sans taches et préalable à toute histoire. Car c’est ainsi que je me représente mon enfance, une vie d’émerveillement sans culpabilité. Le paradis, ce n’est rien d’autre que l’expression d’un désir profond de joie. Le voyageur trouve curieux que les autres civilisations n’aient pas de paradis : est-ce qu’ils n’ont pas ce désir de bonheur innocent, lumineux, sans frein ?

Le voyageur recherche des paradis, des petits bouts d’enchantements édéniques. C’est peut-être là ce qui distingue les écrivains voyageurs et les autres. Le livre type, typique de cette recherche littéraire est Le pays où l’on n’arrive jamais d’André Dhôtel. Un voyage d’enfants à travers le nord de la France, les Flandres, la Hollande, des paysages de canaux, de forêts, une recherche de parents perdus et, tout le long, en contrepoint de la narration, un pays impossible, paradoxal, halluciné, qu’il faut retrouver. Une contrée dont le paysage fait cohabiter des arbres du nord et des plantes exotiques : le paradis, où l’on n’arrive jamais, mais qui baigne l’ensemble du roman de manière subtile et réaliste. Le lecteur reste longtemps dans un état suspendu, il ne sait quoi penser, il est enchanté. Sans être croyant, il est touché par un récit profondément biblique.

Partager cet article
Repost0

commentaires